Durant l’été, plus d’une centaine de travailleurs sont tombés malades en quelques jours dans l’entreprise de transformation de pommes de terre, Clarebout Potatoes, située à Neuve-Eglise en Flandre Occidentale.

Depuis le début de cette épidémie, l’entreprise n’a que très peu répondu aux questions et craintes légitimes des travailleurs quant à l’origine et la nature de cette maladie. Clarebout Potatoes a tenté une première explication, la grippe. Mais cette hypothèse a très rapidement été écartée. Pour le reste, c’est le silence radio de la part de Clarebout Potatoes qui dit attendre les résultats. Communication cadenassée également vis-à-vis des autorités de Comines-Wareneton, où se situe la seconde usine.

L’entreprise Clarebout Potatoes a procédé au remplacement des ouvriers malades par des intérimaires qui ont été soumis aux mêmes conditions de travail. Or, il est impossible que les intérimaires qui devaient remplacer les malades (plus de 100 !) aient eu le temps de se former convenablement dans des postes qui sont parfois dangereux.

Seules quelques mesures de précaution comme le port d’un masque par tous les ouvriers et l’élimination plus fréquente des particules dans l’atmosphère ont été prises par l’usine. La production n’a quant à elle pas été stoppée.

Les résultats des analyses étaient promis 4 semaines après les prises de sang: toujours rien !

Nous avons appris récemment qu’un laboratoire français aurait identifié une forme rare de légionellose mais qu’il convenait encore de procéder à d’autres analyses. Pourquoi emploie-t-on aujourd’hui le mot « rare » alors qu’au début de la crise il était question d’une forme bénigne de légionellose. S’agit-il de la même maladie ou de deux formes différentes?

Pour Philippe Mouton, conseiller communal à Comines-Warneton, « Il est important de faire toute la clarté sur cette épidémie. Il faut que les autorités et l’entreprise Clarebout Potatoes communiquent clairement sur ce qu’elles savent ou ne savent pas. Dans un récent article de presse, on laisse entendre que la réponse ne viendrait peut-être jamais: c’est inadmissible ».

Comment expliquer ce silence et l’absence d’intervention musclée de la part des instances responsables de la santé et du bien-être des travailleurs.

Muriel Gerkens, Députée fédérale ECOLO à la chambre, a déposé des questions parlementaires à la ministre de la santé et au ministre de l’emploi sur cette absence de réaction et ce d’autant plus que cette entreprise se caractérise par de nombreux accidents de travail et des incendies réguliers.

La protection de la santé des travailleurs est une obligation pour tout employeur et les autorités doivent y veiller au delà des intérêts économiques des entreprises irrespectueuses pour empêcher que des bénéfices plantureux ne se fassent sur le dos de la santé et de la sécurité des travailleurs.