Gare TGV à Maffle : un projet étrange venu d'ailleurs

Publié le 29 juin 2016
Rédigé par 
ecolopi

Jacqueline Galant, bourgmestre de Jurbise, Elio Di Rupo président du PS et Carlo di Antonio, ministre wallon, ont annoncé hier depuis Mons le projet de construction d’une gare TGV sur le territoire d’Ath, au lieu dit du Coucou en pleine campagne athoise. Cette annonce étonnante n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les forces vives de Wallonie picarde sur le principe du projet, ses modalités et ses impacts sur nos paysages. Aucun représentant public de Wallonie picarde n’était présent lors de l’annonce. Et la presse locale n’avait même pas été invitée. Comme si tout cela ne concernait pas les Athois et l’ensemble des habitants de Wallonie picarde qui seront heureux d’apprendre que c’est à Mons que se prennent d’autorité les décisions quant à leur vie quotidienne et leur avenir.

Un projet contre les voyageurs de Wallonie picarde

Or, cette annonce est à l’exact opposé des intérêts des utilisateurs du train des communes de Wallonie picarde. Alors que les usagers du train voient le réseau se dégrader et l’offre de train péricliter (diminution du nombre de trains, ponctualité défaillante surtout en heures de pointes, communes entières délaissées, temps de parcours rallongés, etc.) des politiques proposent un coûteux projet d’infrastructure (avec réalisation de nouveaux tronçons de lignes et construction de coûteux ouvrages d’art) qui à ce stade nous paraît manquer de crédibilité :

– il n’apporte pas une réponse efficace aux voyageurs lésés par la disparition du Thalys wallon;
– il ne permettra pas, dans l’état actuel d’occupation complète des rames TGV disponibles en heures de pointe, d’être une alternative à la route pour les visiteurs de Pairi Daiza;
– il n’améliore par le vécu quotidien des utilisateurs du rail en Wallonie picarde qui souhaitent une diminution du temps de parcours sur la ligne 94 entre Mouscron et Bruxelles.

Nous n’avons pas besoin de nouvelles infrastructures. Nous avons besoin d’infrastructures entretenues et des trains fréquents, ponctuels, rapides et sûrs. Là sont les priorités, surtout en période d’austérité imposée à la SNCB par les derniers gouvernements successifs, notamment sous la houlette de Jacqueline Galant et d’Elio Di Rupo. L’argent public doit être utilisé au mieux et il faut en finir avec les projets pharaoniques voulus l’un par l’un ou l’autre bourgmestre.

Remettre l’usager au centre des préoccupations

Pour Ecolo, les deux projets à mettre en oeuvre pour répondre avec raison aux besoins des voyageurs, qu’ils visitent Pairi Daiza ou qu’ils utilisent le train quotidien pour leurs déplacements de travail sont les suivants :

– La possibilité enfin rencontrée de permettre aux trains IC de rouler sur la ligne à grande vitesse à partir d’Ath, ce qui permet de gagner 11 minutes de trajet vers Bruxelles. Ce qui est possible pour les Liégeois sur la LGV2 doit l’être pour les habitants de Wallonie picarde;
– La modernisation de la ligne 90 entre Lessines et Ath avec des temps de parcours réduits, du matériel roulant moderne et deux trains par heure pour offrir une réelle alternative à la voiture pour les visiteurs de Pairi Daiza, les jeunes et les travailleurs.

L’intérêt de l’usager doit être notre première préoccupation. Ecolo y est attentif et continuera à défendre des propositions qui améliorent le service pour le plus grand nombre.

Ronny Balcaen, conseiller communal à Ath

Jessica Willocq, conseillère communale à Ath

Simon Varrasse, conseiller communal à Mouscron

Marie-Colline Leroy, coprésidente d’Ecolo Picardie