Puisqu’en ce moment le conseil communal n’est plus, à notre grand regret, un lieu de débat constructif où l’on peut exprimer son point de vue dans le respect de chacun, nous vous écrivons cette lettre , en tant que porte-parole de nombreux citoyens , pour vous faire part de notre indignation et de nos questions.

D’abord, permettez-nous de vous informer que les propos que vous avez tenus à notre égard au dernier conseil pourraient être considérés comme des insultes sur la place publique, ce qui pourrait faire l’objet d’une « sanction administrative communale », telles que vous les avez instituées. Au demeurant, puisque nous sommes « irrécupérables » sachez aussi que nous ne souhaitons être récupérés par personne.

Au-delà de ces « détails » regrettables, nous voudrions revenir sur le fond. Nous ne remettons pas en cause, à priori, les décisions que vous avez prises en tant que responsable de la sécurité publique. Par contre, comme beaucoup de citoyens tournaisiens, nous nous posons des questions auxquelles nous aimerions avoir un jour des réponses. Entre autres :

• Pourquoi avoir attendu le 22 à 17h pour fermer le site alors que la menace était déjà connue le 20, si elle était si importante ?
• Pourquoi avoir d’emblée décrété que le site serait fermé durant 6 jours, obligeant de clôturer le festival ? N’eût-il pas été plus raisonnable de fermer le site le temps nécessaire à la vérification de certains éléments ?
• Pourquoi n’avoir pas pris plutôt l’option de sécurisation du site, ce qui ne demandait pas beaucoup de moyens ?
• Comment se fait-il que deux jours plus tard, une situation d’alerte maximale soit revenue à un niveau normal ?

Et d’autres encore.
Bien entendu, vous avez un devoir de réserve pour ne pas nuire à l’enquête. Mais maintenant que la menace est passée, y a-t-il encore des raisons pour maintenir un tel silence ?

Le mystère que vous entretenez inquiète de nombreux Tournaisiens. Bien au-delà du Ramdam, c’est l’avenir qui nous inquiète : Si vous n’êtes plus tenu d’expliquer, éventuellement à posteriori, à vos concitoyens ce qui motive vos décisions en matière de sécurité, allez-vous vous permettre de fermer, comme bon vous semble, les lieux d’autres festivités qui vous dérangent telles qu’un festival Rock, un film provocateur, une pièce de théâtre à la maison de la culture, les inattendues, voire le carnaval ?
Vous comprenez que là, nous ne pouvons plus être d’accord. Si la sécurité exige parfois que l’on prenne des décisions fortes, la liberté d’expression reste une exigence de la démocratie. N’avez-vous pas manifesté avec le slogan « je suis Charlie » ?
Dans l’attente de vos explications, nous vous prions de croire, monsieur le Bourgmestre, en l’assurance de notre respectueuse considération.
Le Groupe local Ecolo Tournai