Vœux de la Régionale Ecolo-Picardie
Prise de parole de Ronny Balcaen, député fédéral et tête de liste sur la liste Région
Chères amies, chers amis,
Bonjour.
Merci d’être là pour cette séance de vœux de notre groupe régional.
Bonne année à vous toutes et tous et à vos proches.
Puisque nous sommes aujourd’hui accueillis à la Brasserie du Cazeau par Laurent Agache, bonne année aussi aux moines de l’Abbaye de Rochefort qui pourront continuer à brasser une trappiste de qualité. Et ceci grâce à la décision prise hier par notre ministre Philippe Henry. C’est cela aussi la défense des produits du terroir.
Aux Chinois présents aujourd’hui, « Bonne année du cheval ». Le cheval, symbole de loyauté et d’énergie.
De Tournai à Moscou, bonne année aussi aux Pussy Riot qui se sont opposées au président Poutine, l’ami de Monsieur Depardieu, notre exilé fiscal le moins discret, toujours accueilli les bras ouverts par les mandataires socialistes. Bonne année aux Pussy Riot qui ne sont pas en prison, elles, pour s’être promenées ivre sur leur scooter dans les rues de Paris, mais pour avoir usé simplement de leur liberté d’expression.
Bonne année aussi aux 30 militants de Greenpeace qui ont passé plus de trois mois dans les prisons de Saint-Pétersbourg pour hooliganisme. C’est-à-dire pour avoir attiré l’attention sur les dangers des forages pétroliers en mer de Petchora. Bonne année à toutes celles et tous ceux qui subissent l’arbitraire du régime de Poutine.
Ce détour par la Russie nous rappelle, si besoin était, que la campagne qui s’ouvre se déroulera aussi sur fonds d’enjeux mondiaux cruciaux qui concernent tous les habitants de cette planète. Ce sont les enjeux de l’énergie, de notre dépendance à des ressources de plus en plus limitées et les grands (dés)équilibres mondiaux qui en découlent. Ce sont les enjeux du dérèglement climatique qui ne sont toujours pas suffisamment pris au sérieux. Ce sont les enjeux du déséquilibre entre le Nord et le Sud. Comment accepter que dans la province d’Equateur en RDC, 6 nouveaux nés sur 10 n’atteindront pas l’âge adulte ? Ce sont enfin les enjeux d’une réforme du système bancaire et des échanges du commerce international.
Retour chez nous. Comme écologistes, nous sommes fiers de notre bilan. De notre action dans les gouvernements régionaux et de notre apport décisif à la réforme de l’Etat. Nous sommes prêts à aller le défendre, ce bilan. Fier de notre action aussi dans l’opposition quand je vois que certains politiques se réveillent aujourd’hui du côté de Lessines pour défendre le rail en Wallonie picarde. Voilà plus de 8 mois que nous avons mis en garde, Simon, Marie-Christine, Bénédicte Linard et moi-même contre les projets néfastes de la SNCB contenus dans le plan de transport. Nous l’avons écrit à tout ce que notre région compte de relais. Nous avons présenté nos priorités au Conseil de développement de la Wallonie picarde.
Quelle hypocrisie et quel culot de venir se manifester aujourd’hui alors que les décisions ont été avalisées en décembre dernier par le Conseil d’administration de la SNCB, avec la bénédiction du CDH, du PS et du MR. Des partis grâce à qui le quotidien de nombreux navetteurs sera demain encore un peu plus un enfer.
Chers amis,
Notre préoccupation essentielle durant cette campagne, ce sera la préoccupation de l’emploi. Contre la logique d’exclusions des chômeurs, nous voulons proposer une stratégie de l’emploi pour tous. Nous ne pouvons plus accepter que notre système fabrique des exclus à la pelle, notamment parmi les jeunes, incapables faute d’un emploi, de prendre leur autonomie, d’avoir un logement, de vivre.
Nos propositions passent par un investissement prioritaire dans les filières vertes de l’agriculture paysanne, de l’énergie renouvelable et de la construction durable. Sur ces créneaux porteurs et sur bien d’autres, la Wallonie picarde peut devenir, bien plus qu’elle ne l’est aujourd’hui, une terre d’innovation, accueillante pour les PME et pour les travailleurs.
Notre campagne sera donc d’abord orientée vers l’emploi et le développement durable de la Wallonie picarde. Nous voulons une région pionnière en matière d’innovation, de filières vertes, d’éco-zonings, de nouveaux métiers. Viser le plein emploi ? Pourquoi pas ? Des régions parfois proches y arrivent aujourd’hui. Quelques mots encore sur la campagne. On écrit et on nous dit à longueur de journée que le 25 mai, ce sera la mère de toutes les élections. L’élection de tous les dangers.
Cette dramatisation n’a qu’un seul effet : jeter les électeurs dans les bras du parti dominant, de chaque côté de la frontière linguistique. Et faire oublier que chaque citoyen aura bien trois bulletins de vote à glisser dans l’urne le 25 mai prochain. Chaque bulletin de vote est un bulletin de vote à part entière. Avec ces spécificités. En quoi, par exemple, le vote pour la région ou pour l’Europe devrait-il s’inquiéter du score de la NVA ?
Je parle de trois bulletins. Encore faut-il que le citoyen veuille bien se déplacer pour aller voter. Ne sous-estimons pas aujourd’hui l’indifférence ou le rejet présent dans la population. N’oublions pas qu’aujourd’hui aussi, sans débat, sans dialogue et sans écoute, ce sont les idées populistes et simplistes qui gagnent du terrain. Les idées qui rejettent la faute de la crise sur telle ou telle catégorie.
Pour convaincre aussi ceux qui ne comprennent plus rien à la politique, ou qui se sentent incompris ou abandonnés, parfois à juste titre, notre campagne devra être basée sur l’écoute et le dialogue. Via une utilisation beaucoup plus professionnelle des réseaux sociaux. Et surtout par une rencontre beaucoup plus personnalisée avec citoyens, notamment grâce à une version repensée du porte à porte. C’est essentiel si nous voulons faire la différence le 25 mai lors de la proclamation des résultats.
C’est sur ces quelques bonnes résolutions que je nous souhaite à toutes et tous une bonne année et une bonne campagne.
Prise de parole de Chloé Deltour, 2ème effective sur la liste Région
Acte 1 : L’exposition de la situation :
Non, tout le monde n’est pas gentil ! Je vais vous parler de la pauvreté et des pauvres. Oui, les pauvres, c’est à la mode. On aurait pu croire que le progrès aurait pu définitivement enterrer la pauvreté. Mais non. Moi, perso, j’aurais préféré le contraire, j’aurais même préféré qu’il n’y en ait plus du tout. Faut croire que les pauvres, ça sert à quelque chose, ou plutôt qu’ils servent à quelques uns. Et puis, ça permet de ressortir de belles histoires, comme les cafés suspendus. C’est convivial le café suspendu … pendant qu’on suspend tous leurs autres droits.
Est-ce que les pauvres, ce sont les chômeurs, les sdf, les locataires sociaux, ceux dont le compteur gaz est coupé en hiver, ceux à qui il reste 5 euros pour finir le mois ?
Je n’aime pas les cases. Je pense plutôt que lorsqu’une société génère autant de détresse sociale, les pauvres, ce ne sont pas eux, mais toutes celles et ceux qui participent à la construction de cette même société.
La pauvreté, c’est le reflet de l’échec des politiques, c’est le ricochet du clientélisme et de l’assistanat.
La pauvreté, c’est le trou béant dans les discours de certains sur la solidarité, c’est le côté face – cachée des idées libérales.
Acte 2 : Le nœud : Mais ne nous jetons pas dans l’Escaut.
Ok, l’avenir n’est pas rose-rose. Tant mieux, nous préférons le vert. Écolo veut plus, Écolo veut mieux. La Wapi mérite mieux.
Certains diront, la critique est facile. Nous répondons, c’est surtout facile de se défendre avec ça !
Mais c’est surtout parce que la critique ne suffit pas, qu’Écolo est un parti d’idées. Alors ne nous jetons pas dans l’Escaut, gardons les pieds sur terre, et les yeux plongés dans l’avenir.
Des idées, nous en avons. Sur l’école, sur les logements, sur les aînés. Sur l’emploi.
Et oui, sur l’emploi. Sachons utiliser nos atouts picards : des terres agricoles pour nous nourrir localement, des zones industrielles à transformer en éco-zonings, un parc de logements vétustes à isoler. Y a du boulot, et ça, c’est porteur !
Comme y a du boulot, il faudra de l’énergie. Et sur l’énergie, on a aussi des idées. Belle transition … écologique qui plus est ! Il faudra par exemple inciter les picards à se déplacer autrement, avec une liaison vers Bruxelles via la ligne ferroviaire à grande vitesse. Il faudra assurer à toutes et tous la possibilité d’économiser son électricité, son gaz, son essence, grâce à ces trois petits mots : consommer moins, mieux et autrement.
Un dernier mot sur les jeunes. Parler des jeunes, c’est aussi à la mode ! Comme si ils avaient besoin de nous pour être à la mode… Mais pour Écolo, les jeunes, ce ne sont pas simplement « eux », c’est aussi nous. Et nous ne voulons pas des SAC à partir de 14 ans, nous voulons une place dans l’espace public et au sein de cette société.
Acte 3 : le dénouement : le 25 mai, soyons réalistes et ambitieux.
Écolo n’est donc pas fataliste, mais réaliste.
Réaliste et ambitieux. Nos idées ne pas sont des bouteilles jetées à la mer que le courant ramènerait à chaque élection. Nos idées prennent racines, même chez autres, et s’élèvent vers un monde plus juste, plus solidaire et plus vert. Et jusque 25 mai, on a une équipe de choc pour les partager !